4 mars 2016

De George Orwel "1984", du "4 août 1789" et du "Titanic".


 
« Tout comme dans le roman de George Orwell 1984, l’Histoire doit être réécrite pour y introduire des personnages dont l’existence sert l’idéologie et en effacer d’autres qui entravent sa propagation…/… Aujourd’hui, la volonté de noyer les langues anciennes dans les enseignements interdisciplinaires, le fait de rendre optionnel l’enseignement de périodes telles que les Lumières ou encore celle où l’Église exerçait un pouvoir considérable sur la société - ce qui a participé à façonner en profondeur l’identité du peuple français -, la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires participent d’une entreprise de transformation du regard des Français sur leur identité et celle des autres. Progressivement, c’est la mémoire du peuple français qui va s’effacer. Peu à peu, l’identité française est vidée de son contenu, de sorte qu’un jour, on ne pourra plus guère inscrire les générations dans une filiation historique avec celles qui les ont précédées sur le sol français.../… » [pages 282-283]*
 
« Les actions de groupe entraînent la société vers son hyper-judiciarisation. Les rapports ne se font plus simplement entre individus, mais entre groupes ethnoraciaux…/… Au-delà de la judiciarisation de la société, il faut prendre conscience du fait que le climat social instauré rendra de plus en plus difficile, voire même impossible, toute cohabitation dans la sérénité. Une nouvelle fois, l’histoire devra établir la hiérarchie des responsabilités dans les troubles qui naîtront de cette communautarisation. Il ne faut pas sous-estimer la force des symboles et, dans ce cas précis, le symbole auquel il est attenté, c’est celui de la nuit du 4 août 1789. Les Français ne sont pas les Américains. Ils ne renonceront pas si facilement à leur histoire ni à leur culture, qui ont façonné les paysages de leur territoire…/… » [pages 287-289]*
 
« Tandis que le navire s’enfonce dans la froideur des mers, nos élites, tels les musiciens de l’orchestre du Titanic, continuent de jouer leur partition dans un mépris saisissant de ce qui se noue pour leur peuple. Seuls comptent le temps présent et la satisfaction d’un appétit sans limite. Leur intérêt ne coïncide plus avec celui de leur peuple... » [page 303]*

 

* Extraits de « Décomposition française - Comment en est-on arrivé là ? », Malika Sorel-Sutter, Éditions Fayard, nov.2015.

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